Tiens, voilà l'petit Jean !

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Il avait marché toute la journée, s'était perdu plusieurs fois et avait fini par retrouver son chemin en se fiant au hasard. Sans qu'il sût précisément pourquoi, il sut immédiatement qu'il était arrivé au repaire des corbeaux. Était-ce la couleur de la porte d'entrée qui lui avait mis la puce à l'oreille ? Il n'aurait pu le dire avec certitude. Il savait simplement qu'il était arrivé épuisé, mais à bord port.

Il frappa à la porte. Assez fort pour qu'on l'entende, mais pas trop quand même : il n'était de toute manière pas de taille à la faire trembler dans ses gonds. Allait-on simplement lui ouvrir la porte ? Certainement pas sans qu'il le demande poliment.

Holà ! Je suis Jeanjakou de Tréguier. Un homme m'a parlé tantôt de votre compagnie et m'a donné cette adresse-ci.

Ses paroles allaient-elles suffire ? Allait-on lui rire au nez en constatant la maigreur de ses muscles et la pauvreté de son habit ? Alea jacta...N'aurait pas manqué de dire mammig Maelaig, qui savait un peu le latin. Dans tous les cas, il savait qu'il ne voulait pas passer sa vie derrière la charrue et cultiver son malheureux champ de blé. Il aspirait à autre chose.

Mais surtout, il espérait apprendre à se battre. Il avait plus qu'assez d'être roué de coups dès qu'il cherchait à défendre son honneur.

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Avait vue l'homme arrivé au loin, le suivant du regard jusqu'à ce qu'il s'arrête au pas de la porte. Kheran le laissa patienter quelques instants, dont il profita pour le toiser de haut en bas, puis de bas en haut, caché derrière la fenêtre du premier.

Puis il descendit, ouvrit le judas de la porte, ne laissant voir que ses yeux, puis prit la parole d'un ton neutre.

Le nom de cet homme je vous prie.

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Le judas s'ouvrit, révélant les yeux d'un interlocuteur. Jean sursauta légèrement, comme surpris par le bruit.

L'individu derrière la porte lui demandait le nom de l'homme... Mais de quel homme lui parlait-il ? Puis, dans un éclair de compréhension, la brume se dissipa et Jean s'écria :

L'homme ? Ah ben oui, celui qui m'a dit de venir !

Que croyait-il, qu'on allait lui ouvrir parce qu'il avait plus ou moins bonne mine... ce qu'il n'avait pas vraiment, d'ailleurs ? Il ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma. Il avait bien une réponse, mais n'allait-on pas lui rire au nez parce que le nom qu'on lui avait donné évoquait plus l'alias que le nom de baptême ? Jean se gratta la tête et réfléchit. Si sa réponse n'était pas celle qu'on attendait, qu'allait-on faire de lui ? Le suriner ? Lui dire de partir ?

Il haussa les épaules. Il était parvenu jusque là. Il n'allait pas faire demi-tour si près de l'entrée, parce qu'une paire d'yeux lui posait une question simple.

Il m'a dit être... heu... l'Ombre.

Oui, il avait suivi sans discuter les indications d'un type qui disaient être l'Ombre. Ce paysan frêle était-il donc fou ?

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Au nom prononcé, le judas se ferma. L'attente fût brève, et la porte s'ouvrit. Derrière, un jeune homme attendait, les mêmes yeux que ceux qui avaient posés la question quelques seconde auparavant.

Bienvenue au Repaire des Corbeaux Jeanjakou de Tréguier. Suivez-moi.

Emmène Jean dans une salle d'entretien.

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Le judas se ferma aussitôt. "Et voilà, c'est fichu", pensa Jean.
Puis, la porte s'ouvrit pour le laisser entrer.

"Bon, et bien, je vais le suivre..."

Et Jean se laissa guider vers la salle d'entretien.